Bombay

C'est la fin de mon petit trip de 6 semaines... Il faut que je rejoigne la capitale du Kerala pour me rendre à Bombay, passer une journée et prendre mon avion. Manque de chance, le jour où j’avais prévu de remonter à Cochin, une grève nationale s’installe pour s’opposer à la politique économique du gouvernement du premier ministre. Heureusement, j’avais prévu une journée en rab par sécurité. Résultat des courses : 180 millions de travailleurs en grève selon les syndicats indiens, les transports publics stoppés, écoles désertées. Je découvre une ville totalement vide où tuck tucks, taxis, bateaux, bus avaient disparu et restaurants, échoppes, bazars et petit vendeurs de rue étaient introuvables. Le lieu devient une vraie ville fantôme, comme si le temps s’était arrêté. Trouver à manger et à boire devenait une réelle préoccupation. On se poste devant un petit restaurant fermé pour débriffer sur la situation et après quelques minutes, un homme arrive en scooteur. Il nous demande si on a besoin de manger, part nous chercher des barquettes de riz et nous les apporte 10 minutes après. Et oui, en Inde on se débrouille, c’est Jugaad, et ça marche. Fiers de notre coup, on se dirige vers la plage pour déguster notre butin. Assis sur la plage, face à l’océan, dos à quelques cocotiers, je commence à dévorer ma barquette de riz. On n’était surement pas les seuls à avoir faim. Une quinzaine de corbeaux en veulent à notre déjeuner suivis par six chiens errants. Ils ont la peau sur les os, ils grognent, nous encercles et l’un d’entre eux à l’œil crevé et aux poils raides me regarde avec insistance. Ils sont là, à moins d’un mètre et tournent autour de nous en se battant entre eux. C’est une situation délicate. On se lève pour nous précipiter vers la ville en perdant la moitié de notre repas. Fin des péripéties canines.

 

Je me prépare pour Bombay pour passer une journée avant de prendre mon vol. Dans cette ville, la plus grande pauvreté côtoie les plus hautes richesses Indiennes. Sur le bord des routes, on peut voir les bidonvilles insalubres côtoyer à quelques mètres des voitures de sport. Ferrari, Porsche, toutes sorties des quartiers d’affaires avoisinant. Dans certains quartiers, on peut acheter un bol de riz au curry préparé dans la rue en face de boutiques prestigieuses comme Rolls Royce. Bombay, c’est l’un des plus grands bidonvilles d’Asie : les plus grosses fortunes y côtoient, dans l’indifférence la plus profonde, la misère la plus rude. Les grands gratte-ciels flambant neufs fréquentent les grands immeubles représentant l’apogée des quartiers d'affaires de Bombay dans les années 80 maintenant totalement délavés et fatigués. Ses 20 millions d’habitants en font la ville la plus peuplée d’Inde et se retrouve dans le peloton de tête des mégalopoles mondiales.

 

Source : Google.  Prendre des photos des bidonvilles est toujours très délicat, si vous souhaitez en voir davantage, regardez sur Google quelques photos pour vous faire une meilleure idée des lieux.
Source : Google. Prendre des photos des bidonvilles est toujours très délicat, si vous souhaitez en voir davantage, regardez sur Google quelques photos pour vous faire une meilleure idée des lieux.

Cette ville paraît bien plus moderne et avancée que Delhi. Mais passer de l’excès, la démesure, le luxe à la précarité et l'insalubrité en quelques instants ne laisse pas indifférent. Ma nuit fut longue, ou plutôt très courte ! Un festival de la fin de la fête de Ganesh, fils du dieu Shiva, accompagné de tambours, défilés et musique qui paradaient juste devant mon hôtel et faisaient trembler les murs. C’est vivant, coloré, joyeux et festif mais j’en reviens fatigué avec mes 3 heures de sommeil. Au petit matin, je réveille mon chauffeur de taxi dormant par terre dans le hall de l’hôtel et je quitte Bombay soleil levant avec nostalgie dans une voiture pilotée inconsciemment.

 


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